Le journalisme en danger
- Philéas
- 16 janv.
- 2 min de lecture
Le journalisme est en danger, et au Fén’ix on pense qu’il est crucial de s’en rendre compte. Voici donc un rapide tour des ennemis du journalisme.
Aujourd’hui, bien des médias n’ont qu’un seul objectif, la rentabilité. L’information est livrée au marché et le journalisme en est la première victime. Sur les médias web, les articles sont des réécritures à la chaîne des dépêches de l’AFP. Ces réécritures sont sous-traitées à des entreprises, où les journalistes sont condamnés à un travail avilissant et mal rémunéré, ce qui nous rappelle que le travail à la chaîne ne touche pas que les travailleurs manuels. Ces articles « écrits » ( ou plutôt « produits ») très rapidement permettent aux médias d’être les premiers à partager les informations, augmentant leur nombre de lecteurs et, in fine, les revenus des contrats publicitaires. Tout ceci au détriment du vrai travail de journaliste: l’investigation, la vérification, l’analyse…
D’autres médias ne visent pas la rentabilité mais un objectif politique qui leur est imposé par de riches patrons. Le PDG de Smartbox, Pierre-Edouard Stérin souhaitait ainsi racheter l’hebdomadaire Marianne avant que son plan pour faire gagner le Rassemblement National ne fût révélé. Parmi tous ces magnats, Vincent Bolloré est sûrement le plus puissant et le plus célèbre. Ses médias ont grandement aidé à propulser la candidature d’Eric Zemmour à l’élection présidentielle de 2022, en lui offrant une tribune quotidienne sur la chaîne CNEWS. Bolloré ne supporte pas non plus les critiques qui le visent, lui ou ses pantins : les musiques de l’artiste Zaho De Sagazan n’ont plus été diffusées sur les médias de Bolloré après qu’elle a critiqué Cyril Hanouna, animateur phare de C8 (Une chaîne de Bolloré). Ces milliardaires et millionnaires font aussi peser des dangers sur l’éducation au journalisme, certains d’entre eux, dont Vincent Bolloré, ont en effet racheté l’Ecole Supérieure de Journalisme de Paris.
Mais nos riches réactionnaires doivent faire face à quelques embûches sur leur chemin vers le monopole médiatique. Tout d’abord, l’Autorité de Régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) qui a décidé de retirer C8 de la TNT, en réponse aux nombreuses atteintes au pluralisme politique de la chaîne. Ils doivent ensuite faire face aux journalistes de leurs rédactions, quand ceux-ci n’ont pas déjà été remplacés par des incompétents qui ont pour seul mérite celui de répéter les mots d’ordre de leur patron. Il doit pourtant toujours rester quelques journalistes pour rédiger les prompts de ces analphabètes. Les journalistes du Journal du dimanche s’étaient ainsi mis en grève 40 jours durant contre la nomination du rédacteur en chef d’extrême droite Geoffroy Lejeune par Vincent Bolloré. Une mobilisation historique qui a pourtant échoué.
Au Fén’ix, face à toutes ces menaces qui pèsent sur le journalisme et l’information, nous voulons permettre aux lycéens de s’informer sur la culture et l’actualité, loin des impératifs économiques et sans la pression des grands patrons, en somme, comme devrait le faire tout média.
Merci pour votre article d'intérêt général 👏