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La braderie va-t-elle disparaître ?

Depuis 2016, le périmètre de la braderie a été restreint et le quartier de Moulins s’est retrouvé exclu du célèbre événement lillois. Cette mesure, prise dans le cadre du plan vigipirate, aboutit à une centralisation de la braderie sur Lille-Centre et le Vieux-Lille.


Cette centralisation pose en réalité de nombreux problèmes.

Vous vous êtes sûrement déjà baladé en pleine braderie, boulevard de la Liberté ou passage Rihour. Pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, ne le faites pas ! On ne s’y balade pas, mais on se retrouve coincé dans un  véritable embouteillage humain ! En bref, ces rues engorgées sont un enfer, et une extension du périmètre de la braderie pourrait limiter cet engorgement. 


Plus de rues bradeuses c’est aussi plus de bradeux, moins de bagarres pour les emplacements et plus de cacoules à acheter !


Avec cette restriction du périmètre, ce sont aussi les classes populaires qui s’éloignent de la braderie, un comble pour une fête qui se veut populaire !


Mais cette restriction remet en cause l’existence même de la braderie telle qu’on la connaît. Des années 40 aux années 70, la braderie n’était plus qu’une fête commerciale où des marchands vendaient des produits neufs. C’est le sentiment révolutionnaire  des années 70 qui a amené au retour du grand vide-grenier lillois, un événement donc profondément subversif sur le plan économique et précurseur au niveau écologique. Effectivement, à la braderie tout s’échange, rien de nouveau n’est produit et rien de vieux n’est jeté (sauf les coquilles de moule, évidemment).


Cet aspect subversif a toutefois tendance à disparaître : aujourd’hui les brocanteurs et commerçants prennent de plus en plus de place dans ce nouveau périmètre réduit. L’on vient plus à la braderie pour profiter de l’ambiance festive que pour acheter des merveilles en tout genre. Ce qui n’est pas un problème en soi, mais peut faire oublier l’essence politique de la braderie où les domestiques vendaient, fut un temps, les objets usagés de leurs employeurs. Permettre moins de rues bradeuses, c’est aussi mettre en danger cette vision là de la braderie, pourtant si importante !


Illustration: La braderie, François Watteau, 1799-1800, exposé au musée de l’hospice comtesse à Lille.


Philéas

 
 
 

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