top of page

LES BACKROOMS : miroir horrifique de notre triste réalité ?

  • Rym
  • 26 oct. 2024
  • 7 min de lecture

Vous avez sûrement déjà entendu parler des Backrooms, ce lieu liminaire (ou liminal en anglais), coincé entre le jeu vidéo et la réalité, et véritablement terrifiant à cause des entités qui y logent et la pénombre de certains niveaux. Je vous rassure, c’est bien évidemment une légende internet venant des creepypastas (en bref, des mèmes d’horreur circulant à travers les forums) , tout comme la Fondation SCP. Cela a été créé en 2019 sur le 4chan, par un utilisateur anonyme, à travers un post assez vague. 



COMMENT ON Y ACCÈDE ?


Pour ce faire, il faut passer à travers un sol ou un mur, c’est le « no clipping » (ou l’action de se déplacer suffisamment rapidement pour traverser un objet solide). Ce phénomène est surnaturel et ne peut arriver que dans certaines circonstances : il existe certaines zones où la frontière entre les Frontrooms (contraire de Backrooms et désignant le monde où l’on vit) est assez fine pour qu’un être humain, comme vous et moi, soit capable d’emprunter l’énergie d’un canal noclip pour passer à travers la barrière sans la briser. Dans le cas du jeu The Backrooms 1998, on y entre en tombant de son skateboard. Mais c’est un exemple parmi tant d’autres. Les lieux où le no clipping est le plus propice à réussir sont : les bureaux abandonnés, les tunnels de maintenance ou d’autres endroits isolés : en fait, « tout ce qui est inhabituel ou déconcertant peut potentiellement  mener à une barrière fine ». 



Les canaux noclip sont des forces qui agissent comme une passerelle entre les emplacements, et  peuvent être décrits de la même manière que les courants.


À QUOI ÇA RESSEMBLE ?


Comme dit plus haut, c’est un endroit liminaire où la réalité est comme troublée. Certains avancent ressentir un élan étrange de nostalgie sans raison apparente. Personnellement, je peux comprendre cette sensation l’ayant moi-même vécue : lorsque je tombais sur des comptes Instagram à l’esthétique liminaire (se traduisant par des endroits vastes et vides) mes sensations étaient mitigées : d’un côté j’avais un désir profond d’y aller et de rester une journée à visiter ces lieux déconcertants, de l’autre, j’éprouvais une peur profonde de me retrouver seule face à un danger inconnu, piégée à jamais. C’est le principe même de cet endroit, une appréhension vivace brouillée par la perte de repères et la nostalgie.



En effet, il n’existe pas d’indications spatio-temporelles, ce qui influe fortement sur notre perception des choses. D’où l’appellation presque unanime qu’on donne aux Backrooms : un lieu de non-réalité. 



Concernant l’allure de ces lieux, on retrouve la caractéristique suivante : le vide. Ce sont généralement de très vastes pièces, simplistes en apparence, et vides. Un silence oppressant y règne (bien qu’on puisse entendre le grésillement des néons au plafond ou le son d’entités se rapprochant) et on s’y perd facilement, coincés dans ce labyrinthe aux pièces identiques. 

Bien entendu, chaque pièce présente ses propres caractéristiques qui la symbolisent. 


En réalité, lorsqu’on parle des Backrooms, c’est une dénomination globale et non qui qualifie un lieu précis.


En effet, on retrouve différents niveaux notés en nombres entiers positifs (niveau 1 ; 2 ; 3 ; …), et des sous-niveaux notés en décimale (niveau : 1.01 ; A.02 ; …), pouvant recouvrir quelques particularités d’un niveau plus général. 


Malheureusement, étant donné que cela vient d’un imaginaire collectif toujours d’actualité, il n’existe pas de nombre précis de niveaux mais simplement des « suppositions » : le nombre varie donc en fonction des nouvelles ingéniosités des internautes contribuant au mythe. Toutefois, je suis tombée sur un site wiki (regroupant toutes les informations nécessaires à la compréhension des backrooms) affirmant qu’il existerait plus de 9999 niveaux. 

Mais vous vous en doutez, la plupart des niveaux n’existent pas… le rôle est surtout de témoigner de la grandeur de cette dimension. 9999 n’est sûrement pas choisi par hasard. Au-delà du fait que c’est un très grand nombre, il reste perturbant car c’est le dernier nombre avant 10 000, étant plus rond et qui, a priori, aurait été plus logique à choisir.

Mais faire le choix d’avoir 9999 niveaux dévoile peut-être une volonté de renforcer le sentiment d’étrangeté et d’incomplétude, comme s’il manquait un niveau.

Ça revient à ajouter du mystère au mystère en fin de compte…



Il n’existe aucune linéarité : sortir du niveau 1 ne rime pas avec atteindre le niveau 2 et continuellement, le visiteur ne sait jamais sur quel niveau il va tomber. Et c’est là, la magie de cet endroit, de pouvoir passer d’un hôtel (niveau 5) à un océan (niveau 7) par exemple.

COMMENT LES BACKROOMS SONT NÉS ?


Les Backrooms viennent tout droit d’un forum nommé 4chan, où un utilisateur anonyme a envoyé une image avec des précautions à prendre durant l’exploration de cet endroit intriguant. Dans ce forum, les personnes témoignent de leur glissade involontaire vers un monde parallèle angoissant.


Le post à l’origine de cette légende mondiale présente :

  • Une photo où l’on aperçoit un espace de travail vide, une moquette assez sale, des murs au papier peint aux motifs dépareillés jaunes, des cloisons non alignées et des néons puissants au plafond. L’endroit dégage une  “ aura “ étrange et troublante. Il sera plus tard considéré comme niveau 0.

  • Un texte : « Si vous ne faites pas attention et que vous vous échappez de la réalité dans les mauvaises zones, vous finirez dans les Backrooms, où il n'y a rien d'autre que l'odeur de la vieille moquette humide, la folie du mono-jaune (papier peint), le bruit de fond sans fin des lumières fluorescentes au maximum, et environ six cent millions de kilomètres carrés de pièces vides segmentées de façon aléatoire dans lesquelles vous pouvez être piégé. Que Dieu vous protège si vous entendez quelque chose errer dans les environs, car il vous a certainement entendu. »



A la vue de ce post, notre imagination prend les commandes et nous oriente vers des idées macabres : De qui parle-t-il ? Suis-je en en danger en ces lieux ? Pourquoi ? 

Étant donné que le nombre d’informations à ce sujet est limité, l’individu va être curieux et va investiguer pour obtenir les réponses à ses questions.                                                                                 C’est comme lorsque nos parents nous interdisent de faire ou regarder une certaine chose, pour les plus curieux ça veut juste dire « je te conseille d’aller voir ce que c’est, car c’est incroyable !! ».     Ainsi, de nombreux internautes ont commencé à imaginer tout un monde autour de ce simple post.

De nombreux autres niveaux ont vu le jour : 

The Poolrooms (ou « Sublimity », niveau 37):

Certainement mon niveau préféré, The Poolrooms est un niveau assez différent des autres puisqu’il dégage une « aura » assez apaisante. Concernant l’apparition de ce niveau, il aurait été popularisé par l’œuvre de Jared Pike, un artiste numérique 3D, qui s’est lancé dans un voyage de création de piscines de rêve. J’ai eu la chance d’avoir son autorisation pour vous partager l'une de ses œuvres les plus connues.   



C’est un labyrinthe de vastes étendues d’eau et de couloirs submergés dans une eau bleue (cyan ou turquoise ?). Les murs, plafonds et escaliers qu’on peut trouver sont construits d’un carrelage blanc en céramique, ce qui contribue à cet effet de grandeur absolue. L’architecture de ce niveau est très brute et chaque endroit est étrangement indéterminable.  « Elles sont beaucoup trop grandes pour remplir correctement la fonction d’une piscine. L'anomalie de la géométrie du niveau 37 nie tout objectif prétendu ».

Vu que c’est un niveau très lumineux, vaste et pouvant très bien être un lieu existant dans notre monde réel (même si malheureusement ce n’est pas le cas), donc cette appréhension du noir, de l’inconnu et du renfermement n’est pas tant présente ici.

En fait, bien que ce niveau puisse sembler inoffensif, il regorge de dangers tant présents dans l’eau (dû aux composants non identifiés s’y trouvant) que dans sa globalité (peut-être que des monstres s’y cachent ?). 

En réalité, vu que chaque jeu aborde de manière plus ou moins différente chaque niveau des Backrooms, il est difficile de dire exactement, et de manière définitive de quoi un niveau est composé, son degré de danger, etc…

Il existe bien d’autres niveaux qui sont tous trouvables sur ce site qui saura vous donner toutes les réponses à vos questions : https://backrooms.fandom.com/fr/wiki/Wiki_backrooms  




Le niveau 188 (ou The Windows) est en fait fortement inspiré d’un hôtel se trouvant au terminal 4 de l’aéroport d’Heathrow à Londres.






SUCCÈS :

La popularité des Backrooms a été fulgurante. De ce fait, un nombre vertigineux de jeux-vidéo reprenant cette création ont émergé (dont mon préféré : The Classrooms. Un jeu actuellement disponible seulement en accès anticipé et reprenant le principe des Backrooms mais dans une salle de classe comme son nom l’indique (bon, en réalité il y a d’autres niveaux, sinon ce serait lassant…). 

Voici une petite liste de jeux-vidéo reprenant ce thème :

  • The Classrooms

  • Escape the Backrooms

  • Inside the Backrooms

  • The Backrooms 1998

Et pour ceux qui préfèrent simplement regarder des Let’s Play, de nombreux youtubeurs en ont fait (dont Squeezie).

Par ailleurs, sur YouTube, des vidéos nommées « Found Footage » explosent en atteignant près de 60 millions de vues :






NB : Sur le sol français, Inox Tag, célèbre youtubeur aux 7 millions d’abonnés a d’ailleurs sorti une vidéo sur les backrooms où il y reste enfermé pendant 48h.

Ainsi, le succès de cette creepypasta a été colossal et ne cesse d’être repensé, afin de séduire l’imagination de chacun.



D’autre part, les Backrooms peuvent être considérés comme une peur de basculer d’un monde exaltant où il fait bon vivre à un monde plus monotone, froid et insipide. Cette perte de repères et l’inconnu sont certaines des peurs les plus communes : perdre toute notion d’espace et de temps rend l’individu vulnérable, aussi bien à lui-même qu’à toutes les atrocités d’un monde sans scrupule, auquel il ne peut échapper. Et oui, à force de rester pendant une durée indéterminée dans un lieu inconnu, non accueillant et regorgeant de mystères plus effrayants les uns que les autres, la peur atteint son paroxysme. On peut trouver des éléments de la vie dite « réelle » dans ces faits.

Cette légende serait peut-être une allégorie de notre angoisse de l’enfermement et de l’incohérence, transposée dans un monde virtuel. 


P-S : Je vous partage un article très intéressant abordant la peur que révèlent les Backrooms : https://louvreuse-magazine.fr/les-backrooms-une-plongee-au-coeur-de-nos-dedales-interieurs/




Rym












 
 
 

Comments


  N'hésitez pas à partager cet article pour nous soutenir !

Boîte aux lettres

Abonnez-vous et recevez nos articles
et éditions spéciales !

Entrez votre adresse mail préférée pour vous inscrire.

Merci ! Vous êtes inscrit.

© 2024 Le Fén'ix 

Les écrits de ce site sont la propriété de ceux qui en sont à l'origine. Chaque image est libre de droit et chaque court extrait vidéo ou audio est utilisé à but non commercial.

Conditions générales d'utilisation (CGU)

    Laries Script (3)_edited.jpg
    • Facebook - Cercle blanc
    • Instagram - Cercle blanc
    • YouTube - Cercle blanc
    • Spotify - Cercle blanc
    bottom of page